Résumé :
Collégien à Montréal, Darryl semble être un adolescent ordinaire.
Il fugue pourtant toutes les nuits… C’est qu’il a fort à faire dans l’Ouvremonde, où il exerce le métier de journalyste. À dire vrai, il n’est encore qu’apprenti, mais grâce à son courage et son pouvoir sur les Glyphes liant les mondes entre eux, Darryl compte bien écrire un jour pour le Veilleur, le quotidien le plus respectable de l’Ouvremonde.
À ses yeux, une enquête, c’est une quête ! Hélas, dans certaines quêtes, il arrive qu’on perde un peu plus que des plumes. C’est ce que risquent de découvrir Darryl et son maître, le célèbre Tortup, dont le mauvais caractère n’a d’égal que le talent pour le scoop.
Leur prochain artycle les entraîne tous deux sur l’île de Croque-Corbeau car une insaisissable rumeur prétend que les habitants de ce triste bout de terre ont disparu en une nuit. Qu’y a-t-il à découvrir là-bas où jamais personne n’a écrit un bon papier ? Rien de moins qu’un mystère qui pourrait changer l’Ouvremonde… et le nôtre.
Mon avis :
Olivier Peru est un auteur que j’ai pu commencer à connaitre grâce à son roman Druide. Je dis commencé par je n’ai malheureusement jamais eu le temps de finir cette histoire à mon grand regret. Il reste depuis maintenant plusieurs mois dans mes livres en cours faute de temps. Un début qui m’avait bien plus et que je souhaite toujours lire, mais en le reprennent à zéro depuis le temps. Ses autres œuvres Martyr ou encore Les Haut-Conteurs sont aussi dans ma pile à lire. Et pourtant c’est sa dernière œuvre, à savoir Darryl Ouvremonde qui m’a pleinement lancé dans son univers. Un récit que j’ai pu découvrir durant sa campagne Ulule, mais faute de pouvoir y participer, c’est avec grand plaisir que j’ai vu le titre arriver dans le catalogue de l’éditeur Michel Lafon. Une sublime couverture, un résumé attrayant et un très bon souvenir du début de Druide m’ont poussé à vouloir plonger dans l’Ouvremonde.
Le jeune Daryl est une personne assez spéciale. Bien qu’il vive dans notre monde, aussi appeler « Monde Gris », il possède un don assez rare. Il est un transfuge, c’est-à-dire une personne capable de voir les Glyphes magiques qui permettent de passer du monde gris au monde blanc, communément appeler Ouvremonde. À la cachette de son grand frère Sam, le jeune homme vit donc une double vie, ou il est un apprenti journalyste au côté de son maitre Tortup. Ce dernier lui enseigne l’art de bien séance dans ce nouveau monde et l’entraine a la quête de la vérité accompagnée par son fidèle vifbyrd Ocelot, un oiseau appareil photo partage un lien télépathique avec Darryl. Notre Duo va rapidement partir sur les traces d’un nouveau mystère : la disparition de nombreuses personnes.
Pendant ce temps, un autre être foule le sol du monde gris : Dean. Un jeune adolescent de quinze ans tout ce qu’il y a de plus normal. Il possède deux meilleurs amis, semble être un bon élève en classe. Une belle et agréable vie, et pourtant Dean est invisibles aux yeux de tout le monde depuis sa mort l’année passée. Son quotidien va grandement changer avec l’arrivée de Julianne, une nouvelle qui voit notre fantôme…
Que vont découvrir Darryl et Tortup ? Pourquoi Dean foule-t-il encore le monde des hommes ? Comment la jeune fille peut-elle voir l’adolescent ?
Certains l’ont peut-être déjà remarqué grâce à un terme utilisé un peu plus haut : « Journalyste ». Le monde blanc aime bien remplacer les i par des y en hommage au sorcier Merlynn. Ce n’est donc pas une faute d’orthographe, mais tout simplement l’une des particularités de ce monde. Un monde paisible aux averses permanentes. Un monde ou la magie semble exister sauf aux yeux des nombreux sceptiques. C’est dans ce nouveau monde que plonge presque chaque soir Darryl, et franchement il donne envie d’y aller.
Globalement l’histoire est découpée en trois parties qui alterne entre deux duos : D’un côté Darryl et Tortup qui arpente le monde blanc, et de l’autre Dean et Julianne qui foule eux la ville de Salem a la recherche d’une solution pour sortir le jeune homme de son état de fantôme.
À mon sens, la première partie montre un Dean gagnant avec une grande part d’action alors que Darryl s’efforce de nous peintre un magnifique paysage de l’Outremonde. Tout semble paisible pour lui alors que le monde de Dean est totalement sombre. La seconde partie quant à elle rééquilibre les deux personnages quand à la dernière elle offre la part belle à Darryl sans pour autant laisser Dean dans l’ombre. Les deux personnages masculins sont totalement complémentaires. Darryl fuit son monde pour partir à l’aventure avec son maitre, alors que Dean souhaiterait pouvoir vivre comme ses camarades. De par mon affinité, je me suis bien plus reconnu dans le personnage de Dean que dans celui de Darryl, qui n’est pas pour me déplaire non plus !
Bien qu’ils soient les deux protagonistes principaux, l’histoire n’oublie pas de nous présenter tout un ensemble de personnages tous aussi attachants les uns que les autres. Que cela passe par le groupe d’amis de Dean qui sont de classiques adolescents, a Tortup un maitre journalyste grincheux, Languetordue un poulpiquet qui ne sait pas prononcer un mot sans l’écorcher, Lyko une jeune femme qui semble être au cœur de nombres de secrets et d’ennuis, et bien sûr Ocelet, l’oiseau qui tout le monde fan de fantasy aimerait avoir à ses côtés. De nombreux personnages qui permettent de créer un univers propre et qui donnent tout simplement envie de toucher soit même une Glyphe en Y pour franchir la porte de l’Ouvremonde.
Et comment ne pas parler du livre en lui-même ? Grâce aux contreparties offertes durant les paliers du crowfunding sur Ulule, le livre a été garni par de nombreuses illustrations couleur plus belles les unes que les autres. En plus de renfermer une histoire magnifique orchestrée d’une plume de maitre par Olivier Peru, l’objet livre ne fait qu’embellir le tout !
En conclusion, Darryl est un véritable coup de cœur. C’est même peut-être la meilleure lecture que j’ai lue depuis ce début d’année. Il y a des livres que l’on dévore d’une seule traite, et d’autres que l’on traine à lire par peur de voir les dernières pages arriver et ainsi dire au revoir a tout l’univers mis en place. Darryl fait partie pour moi de cette seconde catégorie de récit. C’est avec une grosse pointe de regret que j’achève ce récit et une part de moi espère pouvoir retourner dans l’Ouvremonde rapidement ! En attendant, c’est avec hâte que je vais me tourner vers « Druide » ou l’un des autres livres d’Olivier Peru pour avoir le plaisir de lire sa plume qui m’a envoûté !
J’ai adoré ce roman ! C’est vraiment excellent. Olivier Peru montre encore une fois que c’est un génie ! 🙂